L’hydrogène pour toutes les mobilités

« Les véhicules électriques à pile à combustible ont leur propre “centrale”, contrairement aux véhicules électriques à batteries (BEV) », explique Xavier Ponchon, Directeur Europe du Business Group H₂-Power. Une réaction chimique entre l’oxygène et l’hydrogène génère de l’énergie électrique qui, selon la conception du système, peut directement alimenter un moteur électrique ou charger des modules de batterie dans le véhicule.

Pour parvenir à une mobilité décarbonée, les constructeurs et équipementiers automobiles se tournent vers les technologies hydrogène, une solution à faibles émissions de carbone et efficace pour propulser les véhicules. La mobilité lourde, soit les trains, les bus et les camions, ainsi que les utilitaires légers ouvrent la voie.

Tout en augmentant la distance que les véhicules peuvent parcourir avec une seule charge, cette technologie accélère le ravitaillement en carburant. Un atout considérable pour les opérateurs de flottes qui cherchent à réduire les temps d’immobilisation. Par ailleurs, les infrastructures hydrogène se mettent progressivement en place à travers le monde.

« Imaginez une société de logistique qui recharge tous ses véhicules en quelques minutes, au lieu d’une heure ou deux pour chaque camion », souligne Xavier Ponchon. « C’est un réel gain de temps. Ce qui explique en partie pourquoi l’hydrogène est plus adapté à la mobilité lourde et commerciale, même si nous développons cette filière pour tous types de mobilité. »

L’un des défis de la mobilité à hydrogène, c’est l’espace requis pour le stocker dans les véhicules, même compressé. La gamme de réservoirs de OPmobility va de 20 à 400 L pour différents véhicules. Outre le stockage, le système à pile à combustible est très volumineux. Actuellement, il vaut mieux équiper d’une batterie les véhicules plus petits qu’un grand SUV ou qu’une berline. L’intégration de nos produits dépend de l’architecture de chaque véhicule. « Notre grand défi, c’est de rendre cette technologie compétitive. La clé, c’est d’associer au produit un processus de production en série efficace », conclut Xavier Ponchon.

Côté sécurité, les réservoirs sont testés et certifiés pour supporter 15 000 cycles de remplissage (un par jour pendant plus de 40 ans) et 2,25 fois la pression de fonctionnement (soit 1 575 bars pour un réservoir de 700 bars).

Depuis 2021, OPmobility collabore avec Alstom pour mettre en place le rail à hydrogène en Europe. Son rôle : concevoir des systèmes de stockage répondant aux normes de sécurité et de durabilité très exigeantes de l’industrie.

Les premiers trains sont déjà à l’essai et ont donné lieu à de nouvelles commandes. Xavier Ponchon, Directeur Europe du Business Group H₂-Power, commente : « L’hydrogène est une solution clé pour remplacer les trains diesel actuels sans investissement majeur dans l’infrastructure. Comme pour d’autres formes de mobilité, la réduction des émissions de CO₂ est demandée par le client final. Aujourd’hui, les chemins de fer non électrifiés représentent environ 28 % du trafic en Chine, 40 % en Europe et 95 % aux États-Unis. Le potentiel du marché est énorme ! »

Frédérique Kalb, Directrice Générale Rolling Stock & Components Saint-Ouen chez Alstom, est particulièrement impliquée dans cette collaboration. « Chez Alstom, nous nous engageons à relever le défi de la mobilité durable pour tous. Nous développons des technologies innovantes et des solutions clients pour un chemin de fer décarboné, même lorsque les réseaux ne sont pas électrifiés. Nous sommes les précurseurs de ces technologies et du développement de leurs éléments clés, ce qui nous permet d’avoir une expertise inégalée dans le domaine et une position privilégiée pour identifier la bonne solution pour les besoins de nos clients. Cela ne serait pas possible sans un partenariat solide avec des fournisseurs clés tels qu’OPmobility, avec qui nous nous associons pour concevoir des solutions de stockage d’hydrogène embarqué pour les chemins de fer. »