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Recyclage du plastique : le point de vue de Raphaël Guastavi

Recyclage du plastique : le point de vue de Raphaël Guastavi
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L’intégration des matériaux en plastique recyclé représente une opportunité pour le secteur automobile et s’inscrit dans la démarche globale de décarbonation. Dans les années à venir, la valorisation de la filière du recyclage sera primordiale, et OPmobility est en ordre de marche pour répondre aux objectifs d’utilisation de plastiques recyclés dans ses solutions et produits.

Comment relever le défi du recyclage du plastique ?

Ceux qui s’attellent aujourd’hui au recyclage des plastiques auront plus de chance d’être prêts pour respecter la réglementation et pour répondre aux enjeux environnementaux.
Raphaël Guastavi, Directeur Adjoint Économie Circulaire de l’ADEME (Agence française de la Transition Écologique)

Quel est le poids du plastique dans le secteur automobile ?

R. Guastavi : En 2020, 8 % de la production des plasturgistes français étaient destinés à l’automobile, soit 4,9 millions de tonnes. En bout de chaîne, la filière « véhicules hors d’usage » (VHU) représente 190 000 tonnes, soit 5 % de tous les déchets plastiques, une proportion similaire partout en Europe. Si le taux de collecte ne s’élève qu’à 35 % (contre 60 % pour les déchets d’emballages plastiques ménagers), ce niveau est appelé à augmenter dans les prochaines années. Mais de nombreux défis restent à relever…

Pour quelles raisons ?

R. Guastavi : Traditionnellement, le secteur automobile recourt fortement aux polymères techniques avec additifs, aux composites et aux élastomères. Ces plastiques conçus à partir de bi-injection ou de coextrusion améliorent la productivité, la qualité et la durabilité des éléments destinés aux véhicules. Mais ces pièces sont difficiles voire impossibles à séparer pour être recyclées. Par ailleurs, les plastiques répondent à des spécifications précises, pour des raisons de mécanique, d’esthétique et de sécurité. Or, les matières issues de VHU (véhicule hors d’usage) fabriquées il y a plus de 10 ans ne correspondent pas forcément aux attentes actuelles. Enfin, la chaîne de valeur automobile est complexe : compounders, sous-traitants spécialisés, constructeurs, metteurs en marché… Cela implique un effort de coordination pour intégrer le recyclage dans la démarche de conception.

Quelles innovations récentes pourraient impacter positivement la mobilité ?

R. Guastavi : D’un point de vue logistique, des initiatives originales voient le jour, par exemple entre les sociétés d’assurances et les garages pour récupérer le matériel des phares automobiles endommagés. Le recyclage chimique connaît aussi un essor récent et constitue une source d’innovation importante pour recycler des mélanges de plastiques, des plastiques spécifiques (PMMA, PC…) et des matériaux historiquement reconnus comme impossibles à recycler (les caoutchoucs et les composites par exemple). Mais l’impact environnemental du recyclage chimique est plus élevé que celui du recyclage mécanique. Il faut donc le réserver aux gisements non recyclables mécaniquement.

Quels sont les avantages environnementaux et économiques pour les entreprises qui intègrent des plastiques recyclés dans leur production ?

R. Guastavi : Les sous-traitants doivent y réfléchir très en amont, car les étapes de validation qualité sont longues. Il faut aussi du temps pour capter les meilleurs gisements de matières recyclées disponibles. Ceux qui s’attellent aujourd’hui au recyclage des plastiques auront plus de chance d’être prêts pour respecter la réglementation, et pour répondre aux besoins de leurs clients et aux enjeux environnementaux. Par ailleurs, si fabriquer des produits techniques en plastique vierge reste aujourd’hui moins coûteux que transformer les systèmes pour y intégrer de la matière recyclée, cette tendance pourrait s’inverser durablement en raison de plusieurs facteurs (diminution des ressources, tension sur les marchés et sur les chaînes d’approvisionnement en composants importés, etc.). Écoconception, partenariat stratégique, décarbonation… C’est le moment d’opter pour une matière recyclée locale et économe !

 

Sur le même sujet, découvrez le point de vue complémentaire de Nicolas Chevallier, Directeur Projet Matériaux Durables d’OPmobility.

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